Train des Rêves

Une sympathique nouveauté dans le Morvan...


Situation

Au bout du chemin, l'ancienne Gare de Dracy-Saint-Loup


Train des Rêves et Vélorail du Morvan, même combat !

La ligne Avallon-Autun, qui à dire vrai, n’est pas trop morvandelle mais fait du « cabotage », a été fermée au trafic voyageurs en 2011 au profit du Fret… Disait-on...
En 2013, plus aucun train, même de fret, et la signalisation des passages à niveau a été enlevée...
Depuis le 20 Novembre 2016, la fermeture de la section Etang-sur-Arroux / Autun est effective …
Le Morvan fait une nouvelle fois les frais de ces fermetures, sauf si quelques particuliers ou associations tentent de pallier ces abandons, d’une manière ou d’une autre.

Vous pourrez toutefois noter, mais ce n'est pas le seul exemple, que la SNCF, comme on dit, "ne manque pas d'air". La gare de Dracy-Saint-Loup (qui donc ne lui appartient plus et dont la ligne est fermée depuis déjà belle lurette) répond toujours présent dans les recherches horaires... Sans pouvoir rien dire bien sur, mais répond... Amusant non ? (En fait, non !)


Dracy-Saint-Loup ? Je suis là !

Les origines d’un passionné

Un septuagénaire américain, Gregory Marshall, fils d’aviateur (et lui-même pilote privé) acteur du débarquement en Normandie en 1944, Commandant dans les Marines, Policier sur les autoroutes Californiennes, Enquêteur criminel et enfin homme d’affaires, est devenu un amoureux de la France lors d’une visite en 2002.

L’année suivante, il s’installe avec son épouse dans la région Dijonnaise.

Les passions

Après s’être pris au jeu des 2CV, les « Dodoches », il commence à les collectionner puis à en transformer quelque unes de la manière la plus farfelue qu’il soit : En char d’assaut, pouvant se déplacer sur route ou sur rails, avec lance flamme et canon de 105mm, mais sans oublier quelques annotations humoristiques, ou encore celle « déguisée » en « Highway Patrol ».

    
De superbes transformations avec de remarquables notes humoristiques

Une idée folle

Quels ne sont pas les centres d’intérêt de cet homme ? Les trains il aime aussi !
Etant dans la région et voyant la décrépitude des lignes de chemin de fer, il lui vient une idée : Monter un « Bed & Breakfast ferroviaire » dans une des nombreuses gares abandonnées.

C’est ainsi qu’après de nombreuses recherches et visites, il achète la vieille gare « PLM » de Dracy-Saint-Loup datant de 1882 et le terrain alentour en septembre 2016.
Il lui faut encore faire modifier le PLU, plan local d’urbanisme, et le transformer en zone d’aménagement touristique… Ce sera fait !

Les débuts

- Dans la gare, deux chambres sont aménagées à l’étage, avec salles de bains aux baignoires-balnéo et miroirs chauffant, alors que la salle d’attente du rez-de-chaussée se transforme en salle pour les « petits déjeuners »

- A côté, dans l’ancienne salle d’aiguillage, un jacuzzi est déjà installé.

    
L'extérieur de la gare est toujours dans son état primaire,
mais à côté le jacuzzi est prêt

Là, ça craint…

Des wagons historiques sont amenés sur place, mais attention, pas par la voie de chemin de fer maintenant fermée, interdite et donc inutilisable, par la route ! Un travail de fou lorsqu’on connait le réseau routier morvandiau et particulièrement les derniers kilomètres pour atteindre la gare de Dracy…


Un apperçu...

Et il faut les positionner.

Parc ferroviaire et équipements

Ainsi arrivent sur place :
- Une locomotive Cockerill 020T de 1910 (à chaudière verticale, du modèle de celles utilisées aux Forges de Gueugnon et surnommée "Coucou" à cause de son sifflet), poids 14 t, longueur 2,24 m, hauteur 3,45 m.


La Cockerill 020T de 1910

- Une locomotive MF 83 de 38,5 tonnes de 1916.


La MF 83 de 38,5 tonnes de 1916

- Un wagon « 8/40 » (8 chevaux ou 40 hommes) de 1955 dans lequel devrait être installé un musée. Lors de la guerre 39-45, des wagons de ce type auraient transporté jusqu’à 150 personnes dans des conditions atroces vers des lieux tristement célèbres.


Le wagon « 8/40

- Une voiture restaurant « Mistral » de 1953. Le wagon restaurant dispose de linge de table, vaisselle et couverts d’époque. Dans les musées, vous les regardez de loin, là vous mangez dedans (ou avec, c’est selon…).

Trois wagons lit dont :
- Un wagon de l’Orient express de 1948, modèle venant de Turquie, pesant 48 tonnes et mesurant 24 mètres, nec plus ultra du luxe ferroviaire dont il ne reste qu’une vingtaine d’exemplaires. Il offrira ses six cabines aux bois précieux, lits superposés, coins salons et lingerie rappelant la splendeur de l’époque de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, pour une quinzaine de couchages.

- Un wagon belge de 1954, proposera 2 chambres de luxe avec salles de bains aux baignoires-balnéo.

- Un wagon lit français de 1955, « tôle ondulée » proposera 15 couchettes.

    
De pures merveilles pour manger et dormir

Les seules choses qui font une redoutable entorse aux origines sont bien sûr les wi-fi, eau courante et eau chaude, climatisation et autres incontournables de nos temps modernes…

Et le pire vient d’arriver...

Un « monstre », un wagon allemand de la DB (Deutsche Bahn) à deux étages aux mensurations démentielles : 46 tonnes, 27 mètres de long, 9 de hauteur, est arrivé par la route le 20 juillet 2018.

Là encore, la balade dans la campagne morvandelle a probablement laissé des souvenirs, bons aux spectateurs mais sans doute moins aux convoyeurs.

Et à l’arrivée, les 200 mètres en marche arrière avec le camion dans « l’Allée des chênes » (qui comporte aussi des charmes et des ormes centenaires), le passage entre transformateur, les branches et autres obstacles, puis l’action des 2 Sociétés de levage avec leurs 2 grues de 90 et de 100 tonnes, les calculs pour savoir comment et où passer les énormes sangles (la longueur du wagon empêche un levage par les tampons au risque de le « casser ») ont contribués au « pire ».


La remarquable (et remarquée) arrivée
du wagon de la Deutsche Bahn

Néanmoins, le wagon a bien fini, en bon état, au bon endroit sur son tronçon de rails et les instigateurs du projet doivent maintenant respirer.


Le wagon est en place...

Gregory Marshall doit être particulièrement heureux puisque ce wagon devrait devenir, au moins en partie, sa résidence principale.

Ensuite ?

Dans l’immédiat, il reste seulement à terminer quelques «babioles d’importances»
- Terminer les équipements des wagons
- Aménager les abords
- Installer les éclairages extérieurs
- Installer un musée du train (dans un wagon) afin d’y présenter la multitudes d’objets déjà recueillis

Et surtout, préparer les aménagements pour handicapés sur 2 suites dans la voiture couchette…

Et lorsque toutes les autorisations auront été obtenues, que tout sera terminé, une soixantaine de lits seront disponibles, une piscine aura vu le jour et un Vélo-rail passera sur l’ancienne voie, rejoignant peut-être le « Vélo-rail du Morvan » à la gare de Cordesse-Igornay à quelques kilomètres…

Sources documentaires

- Train des Rêves : https://traindesreves.com/
Avec mes remerciements au Gérant, Grégory Godessart, pour son sympathique accueil, sa disponibilité et ses explications.