Pierre Augustin Tardivon

Pierre Augustin Tardivon

  
Un inconnu ? Pas tant que cela…

Qui était Pierre Augustin Tardivon ?

Pierre Augustin Tardivon est né en 1884 dans la Nièvre, à Marigny-sur-Yonne, de parents exploitants agricoles au hameau de Sauvigny.
Germenay, Marigny, Sauvigny… C’est de là que sont originaires la quasi-totalité des « Tardivon » de France…

Après avoir enseigné quelques années dans un lycée agricole, c’est le service militaire en Meurthe-et-Moselle.

En 1912, il revient à Marigny et épouse la fille des boulangers, Marie-Angèle Pigenet.

Peu après, c’est son premier poste de régisseur, à Biard (Indre-et-Loire) et la naissance de sa première fille, Marie-Madeleine.

C’est ensuite 1914 et un retour sous les drapeaux, pour la grande guerre cette fois.

Sa seconde fille naitra le 30 octobre 1918 et lui fut démobilisé en 1919

Cette même année, il prit son poste de régisseur du château de Paray-le-Frésil, un château situé au nord-est du département de l'Allier, d’époque Louis XIII, et propriété de la famille d’Estutt de Tracy dont Claude Antoine, marquis de Tracy est l’actuel propriétaire.

C’est au Château-de Frésil que naît son troisième enfants, Pierre-Joseph-Henri, le 15 Novembre 1922.

En 1932, il vient s’installer dans la Nièvre, à Corbigny, où, expert agricole, il fondera un cabinet d’assurances.

Pierre Augustin Tardivon cessera son activité en 1950.

Il décèdera en 1956 et sera inhumé au cimetière de Marigny-sur-Yonne.

Georges Simenon

Que vient faire ici George Simenon ?
Nous allons y venir !
Il se trouve qu’en 1922, ce jeune Belge, Georges Joseph Christian Simenon (né en 1903), alors illustre Liégeois inconnu, venait d’arriver à Paris pour tenter sa chance.

Dès l’âge de 12 ans, il avait décidé de se consacrer à l’écriture.

En juin 1918, suite aux problèmes cardiaques de son père, il arrête ses études et entreprend quelques « petit-boulots » : apprenti pâtissier ou commis en librairie notamment, jusqu’en 1919 où il devient reporter « faits divers » à la Gazette de Liège.

C’est là qu’il explorera toutes les facettes de sa ville et de la politique, jusqu’à ce jour du 11 décembre 1922 où il décide de venir à Paris.

Les premiers espoirs sont vite déçus, jusqu’à ce que Georges rencontre le marquis Jacques de Tracy, jeune héritier du château de Paray-le-Frésil qui l’engage pendant plus d'une année, de 1923 à 1924, en tant que secrétaire et homme de confiance.


Le Château de Paray-le-Frésil
Image provenant de :
http://www.simenon-simenon.com/2016/04/

Cette nouvelle position redonne à Simenon une certaine autonomie financière et lui permet quelques temps après de quitter ses fonctions au château et de coller au plus près à la vie parisienne.

C’est pour lui aussi le temps du succès qui lui permet de vivre de son écriture.

Une rencontre ?

Eh bien oui…

Le Château-de-Frésil, mais aussi le marquis Jacques de Tracy, vont permettre la rencontre de Pierre-Augustin Tardivon et de Georges Simenon son cadet de 20 ans.

Georges Simenon se liera d’amitié avec Pierre Augustin Tardivon dont il sera un hôte « habituel » dit-on.

Ce sont ce lieu et cette rencontre qui seront à l’origine d’une naissance : Celle du célèbre « Commissaire Maigret ».

Certes, parmi les modèles, il y eut bien un certain commissaire Massu, appartenant à la Police Judiciaire parisienne qui, comme Maigret, fréquentait la Brasserie Dauphine.

Le commissaire Marcel Guillaume lui aussi à la Police Judiciaire de Paris, avec une pipe et secondé par l’inspecteur Février (que Simenon a changé en Janvier).

Le commissaire Xavier Guichard (1870–1947) fut aussi un modèle, c’était le premier patron de Maigret. Il fut également le patron du commissaire Guillaume.

Mais en quoi fut-il (et reste-t-il) une célébrité ?

Parmi les modèles souvent cités, tout porte à croire que c’est Pierre Augustin Tardivon qui a physiquement inspiré à Georges Simenon son personnage du commissaire Maigret.

En réalité et à en croire Henri Tardivon, le propre fils de Pierre-Augustin,

ce n’est pas de Jules, le commissaire qu’il s’agit, mais bien de son père,
EVARISTE MAIGRET !
Pierre Augustin Tardivon est le père du commissaire Maigret

Dans « Un homme comme un autre », Georges Simenon précise en parlant de Pierre Augustin :
« Cet homme m’a tellement impressionné que c’est d’après lui que j’ai créé le père de Maigret, il était grand, le teint buriné, toujours en bottes et en pantalon de velours ».

On a peu à peu compris également que «Saint Fiacre » (l’Affaire Saint-Fiacre - 1932)
n’était autre que Paray-le-Frésil où Simenon a été secrétaire du comte de Tracy en 1922-1923 (celui qu’il appelle son « second père »).
C’est aussi sa connaissance des lieux et de leurs fonctionnements qui lui ont permis de réinventer le cadre de son roman.

Voilà ! L’enquête est terminée.

Sources documentaires