La Chandeleur

La Chandeleur, le 2 février

Origine

Le nom vient de « candella », chandelle, cierge, couramment utilisés lors de processions.

La « Festa candelorum » était la fête des chandelles.

Dans les églises, les torches se voyaient remplacées par des chandelles bénies dont la plupart restaient allumées tant pour éclairer, pour être symbole de lumière, que pour écarter les mauvais esprits, l’orage, la mort, le malheur et aussi s’assurer la protection des récoltes, de la bonne santé des hommes et du bétail…

Dans l’Antiquité, le mois de février était le mois de la purification.

La chandeleur était le jour anniversaire de la présentation de Jésus au temple de Jérusalem et de « la purification de la Vierge »

D’après une loi de Moïse (que chacun pourra apprécier à sa juste valeur…), une mère ayant mis au monde un garçon était impure pendant quarante jours, quatre-vingt jours pour une fille… Au bout de ce temps, elle se devait de présenter son enfant au temple et d’offrir un animal en sacrifice en rémission de son péché…
Mais au fait… « purification de la Vierge… » Il n’y a pas quelque chose qui cloche ?

Les processions quant à elles auraient plusieurs origines
- Les « Lupercales » qui dans la Rome antique étaient des fêtes célébrées par des prêtres (les luperques) dans une grotte près du Mont Palatin (une des 7 collines de Rome).

- Les « Amburbias » étaient des processions où l’on défilait avec des animaux, cérémonie purificatrice et sacrificielle ayant pour but la protection des murs de la ville.

Il est dit aussi que cette fête serait venue d'Orient.
Elle aurait été célébrée à Jérusalem vers l’an 386 et aurait porté le nom de Ypapanti (ou Yypapante, ou Hypapanté signifiant « rencontre » en grec ancien). Elle aurait eu précisément pour origine, et d’après le seul évangile selon St Luc, la rencontre de saint Siméon et de Anne la prophétesse avec Marie venant présenter Jésus au temple.

Toutes ces cérémonies païenne et libertines ont été supprimées et christianisées par les fêtes de la Chandeleur en 494 par le Pape Gélase Ier (Pape de 492 à 496).

Là encore il semble y avoir quelques divergences dans les convictions :
- Ce pourrait-être le Pape Virgile en 536, mais il n’a été Pape qu’à partir de 537 et jusqu’à 555.
- Ce pourrait-être le Pape Sergius Ier, en une date inconnue pendant son pontificat (687 à 701).

Finalement, cette célébration aurait été fixée au 2 Février au milieu du VIe siècle par l’Empereur Justinien mais réellement introduite à Rome seulement au XIIe siècle.

Les crêpes

Comme la galette, les crêpes seraient, elles aussi, une réminiscence des coutumes ancestrales qui symboliseraient le disque solaire.

Cette coutume se serait développée au cours du Moyen Age.
Elle aurait fait suite à la période d’austérité du carême en marquant ainsi par une fête, la reprise des habitudes alimentaires

Les crêpes à la Chandeleur étaient aussi pour les paysans une manière d’utiliser leur blé, celui de l’année passée, les travaux des champs reprenaient et les moissons suivantes approchaient.

La légende veut qu’en tenant une pièce (d'or) dans la main gauche, tout en faisant sauter la première crêpe de la main droite, l’argent pour l’année soit assuré.
Désolé pour les gauchers.

Hop ! Ce n’est pas tout.
Pas question de gagner de l’argent aussi facilement (pour les droitiers).

Déjà il fallait rattraper la crêpe correctement et en « bon état ».
Il fallait ensuite enrouler la dite crêpes autour de la pièce (d'or) et la porter en procession, avec toute la famille, jusqu'à une chambre où elle serait déposée sur le haut d’une armoire et ce jusqu'à l'année suivante.

L’année suivante, les restes de la crêpe étaient récupérées ainsi que la pièce qui devait être donnée au premier pauvre de passage.
L’histoire ne dit pas ce que l’on faisait des restes de la crêpe ni s’il s’agissait toujours de la même chambre et de la même armoire…

En Bourgogne, la tradition aurait voulue que l’on jetât la crêpe d’une main et la pièce de l’autre, en même temps sur le haut de l’armoire (de l’ourmouée). L'histoire ne dit pas si parfois la poêle partait avec la crêpe...
Mais cette tradition avait encore bien d’autres avantages :
- «trocher», troch'ner, ou trouaich'ner les blés, faire que les pousses se multiplient
- Préserver des maladies du bétail
- Ou bien, accrochez-vous, on pouvait, avant de les manger, se les appliquer sur la figure pour échapper aux piqûres d’insectes et de mauvaises mouches… Bon appétit !

Agriculture

En agriculture, la chandeleur est retenue comme la date à laquelle les travaux des champs peuvent reprendre après les rigueurs de l’hiver.

Quelques Dictons

- A la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend vigueur.
- A la Chandeleur s'il fait beau, sûr qu'il ne tombera plus d'eau
- Quand pour la Chandeleur le soleil est brillant, Il fait plus froid après qu'avant.
- A la Chandeleur verdure, A Pâques neige forte et dure.
- Soleil de la Chandeleur, Annonce hiver et malheur.
- A la Chandeleur, le froid fait douleur.
- A la Chandeleur, au grand jour, les grandes douleurs.
- Celui qui rapporte chez lui sa chandelle allumée, pour sûr ne mourra pas dans l'année (Cela se disait du cierge béni que l’on rapportait de l’église jusque chez soi, il est vrai qu’il fallait là un peu de chance pour qu’il reste allumé).

Sources documentaires

- Documentation personnelle
- Wikipédia
- Joseph Bruley : Le Morvan cœur de France