Marius d'Autun

Marius d’Autun
également appelé Saint Maire (pour Marius)
ou encore Saint Maure (dénomination locale)
  
Saint Marius

Ses origines

Avant tout, dans ce dossier, je me dois d’utiliser souvent le conditionnel.

C’est sans doute l’une des célébrités les moins connues et sur laquelle nous savons le moins de choses.

Marius « serait » né aux alentours de l’an 530, à Autun, d’une famille citée comme « patricienne et opulente »…
Il se consacra très jeune à la religion, aurait été ordonné prêtre en 567 et nommé évêque d’Avenches en mai 574.

Rappel historique

En 561, le partage du royaume de Clotaire a mis fin à la « Civitas Helvetiorum », dont l'antique capitale, Aventicum (Avenches), était devenue siège épiscopal peu de temps après l’édit de pacification de Constantin.

Ce partage entre l’Allemanie et la Burgondie conduisit au dédoublement de l’évêché d’Helvétie.

Les Alamans regroupèrent leur évêché à Constance alors que les Burgondes se regroupèrent autour de l’ancienne cathédrale Saint-Martin d’Avenches.


 La Civitas Helvetiorum

Réorganisation de l’évêché

La réorganisation de l’évêché de Burgondie semble avoir été le fait du dénommé Marius.

En ce temps, la nouvelle ville de Lausanne ayant quelques peu évincé Avenches, Marius y transféra le siège de son évêché.

Et pourtant, rien ne démontre que Marius soit réellement à l’origine de ce « déménagement ».

En effet, Justin Favrod (né le 17/12/1963 à Pully en Suisse, historien de l'Antiquité qui a notamment consacré sa thèse de doctorat aux Burgondes) laisse apparaître quelques incohérences dans sa traduction de « La chronique de Marius d’Avenches (455-581) ».

En 581, le premier concile de Mâcon se déroula sous la présidence de Priscus, évêque de Lyon.
Marius d'Avenches qui était l’un des « pères conciliaires » aurait signé des documents du concile en tant qu'évêque d'Avenches, alors que son épiscopat était bien à Lausanne.
Justin Favrod nous rappelle toutefois qu’il était aussi bien nommé évêque d’Avenches que de Lausanne…

Le culte des martyrs

La légende (ou la tradition) veut que l'évêque ait fait venir sur ses terres helvétiques des reliques provenant du diocèse dont il était originaire.

Ainsi, il aurait conservé un culte fervent pour Saint Symphorien et Saint Thyrse notamment, pour lesquels il fit bâtir deux églises.
Pour la première c’est bien à Avenches, mais pour la seconde, le doute plane.

Cette seconde église aurait été bâtie entre Lausanne et Vevey, sur les bords du lac Léman, villes distantes d’environ 20 kilomètres. Hélas, d’après Justin Favrod il s’agirait de Payerne, situé non loin d’Avenches et plutôt proche du lac de Neuchâtel.

La fin de Marius

Marius d’Autun serait mort en son évêché le 31 décembre 591 (Justin Favrod parle 592…) et aurait été inhumé dans l’église qu’il avait fait bâtir sous le vocable de Saint Thyrse (un des premiers martyr d’Autun, mort pour sa foi).

Encore une fois le conditionnel !
En effet en 1235, Conon d’Estavayer, alors chanoine puis prévôt du chapitre de la cathédrale de Lausanne, rapporte que les annales de Flavigny et de Lausanne mentionneraient le décès de Marius en 601 à l’âge de 64 ans.
Sans être mathématicien, chacun aura compris que s’il est mort en 601 à l’âge 64 ans, il ne peut être né en 530, ce qui lui ferait 71 ans…

Nous pouvons également douter de cette affirmation puisqu’il la complète en précisant que Marius est mort la même année que le roi Gontran… qui est réellement mort le 28 mars 593.

Aujourd’hui

Le palais épiscopal est aujourd’hui le musée historique

La cathédrale de Lausanne remplace plusieurs édifices religieux successifs dont les plus anciens remonteraient au VIème siècle.

Sources documentaires