Calendriers

De multiples calendriers ont existé, existent ou tentent d’exister.
Restons-en à ceux que nous connaissons probablement le mieux, le calendrier romain, le calendrier Julien, l’actuel calendrier Grégorien dont nous avons « un peu » oublié l’origine, le calendrier républicain, et calendrier fixe qui a fait une brève apparition en 1849 et le « peut-être » calendrier perpétuel.

Le calendrier romain

Ce calendrier comportait douze mois et 355 jours en année normale, certaines années il était complété par un « Mercedonius » ou mois intercalaire qui portait l’année à 377 ou 378 jours).

Les romains prenaient la fondation de Rome ( en –753) pour origine de la datation des années mais cette origine aurait été modifiée par la suite en considérant la fondation de la république romaine ou l’expulsion de certains rois comme Tarquin le superbe en -509.

L’année commençait au printemps, le 1er Mars

Le calendrier Julien

Il a été introduit à Rome en –46 par Jules César (calendrier de Sosigène).

Il était conçu selon l’année tropique (la révolution complète de la Terre) et destiné à remplacer le calendrier républicain romain, ensemble de calendriers utilisés à cette époque par les romains.

Il est encore utilisé en certains lieu comme certaines églises orthodoxes.

Lors de sa mise en place, le réalignements avec l’année tropique fit que l’année dura 445 jours, ce qui lui valut le titre « d’année de la confusion ». 27 jours furent intercalés entre Février et Mars et 67 (non définis) en deux mois intercalaires entre Novembre et Décembre.

Par la suite, César fit supprimer les mois intercalaires, ajouter 10 jours et l’année pris globalement sa forme définitive, le début de l’année étant même fixé au 1er Janvier (date d’élection des Consuls de Rome) depuis l’an –153.

Toutefois une journée devait être ajoutée tous les 4 ans et cela fut mal compris.

Le calendrier Grégorien

Le calendrier Grégorien est largement basé sur le calendrier Julien utilisé dans la Rome antique et introduit en –46 par Jules César.

Le problème avec le calendrier Julien est qu’il se décalait, par rapport au soleil, d'un jour tous les 134 ans.
Lors du passage au calendrier Grégorien, il était déjà décalé de 10 jours et les Prélats n’appréciaient guère de voir les Pâques se rapprocher de l’été…

Le calendrier Grégorien fut introduit par le Pape Grégoire 13 dès l’année 1582, et était destiné à corriger la dérive du calendrier Julien.
C’est le calendrier que nous connaissons aujourd’hui.

Sa date d'adoption reste tout de même assez obscure puisqu’il fut décidé par le Pape que le jeudi 4 octobre 1582 serait immédiatement suivi par le vendredi 15 octobre… adopté le 4 octobre mais prise d’effet le 15 Octobre, 10 jours ont effectivement disparu.

Oui mais…

En France, cette décision fut prise par une ordonnance royale de Henri 3 qui décida que cette mise en place aurait lieu dans « la nuit » du 10 décembre 1852 au 20 décembre 1852…

Les Provinces qui à l’époque n’étaient pas françaises furent concernées soit plus tôt, soit plus tard encore :
- Nord, Pas-de-Calais, entre le 14 décembre 1582 et le 25 décembre 1582
- Alsace, entre le 5 février 1682 et le 16 février 1682,
- Lorraine, entre le 16 février 1760 et le 28 février 1760,
Pour ne citer que celles là.

De ce fait, pas de morts, pas de naissances, pas d’accidents, pas de catastrophes d’aucune sorte pendant ces 10 jours… Et ceux qui étaient nés dans cette période quelques années auparavant attendent toujours leurs cadeaux d’anniversaire… enfin, par principe…
- Sainte Thérèse d’Avilla serait donc décédée dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582.
- La Révolution Russe « d'Octobre » quant-à elle, est, suivant les pays, fêtée le 7 novembre et non le 25 octobre, voire en décembre plutôt qu’en novembre…

Dans un autre registre, souvenez-vous aussi du sketch du regretté Coluche :
« J'ai été en Laponie. J'ai été réveillé un matin : « Police ! Qu'est-ce que vous avez fait dans la nuit du 23 novembre au 27 avril ? ».

Il y a pourtant fort à parier que ce changement ne s’est pas fait sans quelques complications pour le commun des mortels…
Au même titre qu’un changement de monnaie rendant le peuple perplexe et désemparé, ce rattrapage calendaire en a probablement chagriné beaucoup, à l’exemple de Montaigne qui, dans le livre 3, chapitre 11 de ses essais, en laisse apparaître quelques signes :

« IL y a deux ou trois ans, qu'on accoursit l'an de dix jours en France. Combien de changemens doivent suyvre ceste reformation ! Ce fut proprement remuer le ciel et la terre à la fois. Ce neantmoins, il n'est rien qui bouge de sa place : Mes voisins trouvent l'heure de leurs semences, de leur recolte, l'opportunité de leurs negoces, les jours nuisibles et propices, au mesme poinct justement, où ils les avoyent assignez de tout temps. Ny l'erreur ne se sentoit en nostre usage, ny l'amendement ne s'y sent. Tant il y a d'incertitude par tout : tant nostre appercevance est grossiere, obscure et obtuse. On dit, que ce reiglement se pouvoit conduire d'une façon moins incommode : soustraiant à l'exemple d'Auguste, pour quelques années, le jour du bissexte : qui ainsi comme ainsin, est un jour d'empeschement et de trouble : jusques à ce qu'on fust arrivé à satisfaire exactement ce debte : Ce que mesme on n'a pas faict, par ceste correction : et demeurons encores en arrerages de quelques jours : Et si par mesme moyen, on pouvoit prouvoir à l'advenir, ordonnant qu'apres la revolution de tel ou tel nombre d'années, ce jour extraordinaire seroit tousjours eclipsé : si que nostre mesconte ne pourroit d'ores-enavant exceder vingt et quatre heures. Nous n'avons autre comte du temps, que les ans : Il y a tant de siecles que le monde s'en sert : et si c'est une mesure que nous n'avons encore achevé d'arrester. Et telle, que nous doubtons tous les jours, quelle forme les autres nations luy ont diversement donné : et quel en estoit l'usage. Quoy ce que disent aucuns, que les cieux se compriment vers nous en vieillissant, et nous jettent en incertitude des heures mesme et des jours ? Et des moys, ce que dit Plutarque : qu'encore de son temps l'astrologie n'avoit sçeu borner le mouvement de la lune ? Nous voyla bien accommodez, pour tenir registre des choses passées. »

Il est également probable que certains artisans ont vu leurs délais d’exécution se réduire de manière drastique et que de nombreux quiproquos voire litiges se sont fait jour : « Vous m’aviez promis mes sabots pour demain mais (bien que nous soyons le lendemain) 10 jours se sont déjà passés… »

Aujourd’hui encore, il est assez cocasse d’oublier ces détails lors de recherches : Où était-ce ? Cette période a-t-elle existée en ce lieu ?

Une particularité à noter dans ce calendrier, l’année « 0 » n’existe pas, d’où les moments d’hésitations lorsque l’on se pose la question du passage d’un siècle (voire d’un millénaire…) : Devait-on basculer dans un nouveau siècle et un nouveau millénaire au 31/12/1999 ou au 31/12/2000 ?
Oui ! Le 31/12/2000 (enfin, le 01/01/2001).

Le calendrier républicain

Créé pendant la révolution, il fut utilisé entre le 22 septembre 1792 (1er vendémiaire an 1), jour de proclamation de la république, et le 1er janvier 1806 (11 Nivôse an 14), ainsi que pendant une période de 2 mois lors de la commune de Paris, entre le 18 Mars 1871 et le 28 Mai 1871.

Les révolutionnaires avaient souhaité mettre en place un calendrier de type décimal, basé sur des décades et dont les noms des jours étaient basés sur les « productions nationales et instruments ruraux associés aux mois des saisons ».

En clair les noms des saints étaient remplacés par des noms d’animaux, de légumes ou d’outils agricoles.

L’année était donc découpée en 4 trimestres de 3 mois :
Vendémiaire : des vendanges ;
Brumaire : brouillards et brûmes ;
Frimaire : froid sec ou humide ;
Nivôse : neige qui blanchit la terre ;
Pluviôse : pluies qui tombent avec plus d'abondance ;
Ventôse : giboulées et vent qui vient sécher la terre ;
Germinal : germination et montée de la sève ;
Floréal : épanouissement des fleurs ;
Prairial : récolte des prairies et fécondité ;
Messidor : moissons dorées qui couvrent les champs ;
Thermidor : chaleur solaire et terrestre qui embrase le sol ;
Fructidor : fruits que le soleil dore et mûrit.

Les mois comportaient 30 jours (3 décades) et les jours identifiés comme :
Primidi,
Duodi,
Tridi,
Quartidi,
Quintidi (recevant généralement des noms d’animaux),
Sextidi,
Septidi,
Octidi,
Nonidi,
Décadi (recevant généralement des noms d’outils agricoles).

Mais cela ne faisait malgré tout que 360 jours…

Ainsi, à chaque fin d’année, 5 jours étaient ajoutés, les « Sanculotides » :
Primidi, fête de la vertu
Duodi, fête du génie
Tridi, fête du travail
Quartidi, fête de l’opinion
Quintidi, fête des récompenses
Et un sixième jour était ajouté pour les années bissextiles, « La Franciade » :
Sextidi, la fête de la révolution.

Ainsi, Primidi 11 Nivôse ou Duodi 12 Nivôse (suivant les années) auraient pu correspondre au 1er Janvier.

Soucieux des problèmes soulevés pour une France qui ne dispose pas du même calendrier que le reste de l’Europe, Napoléon Ier abolit le calendrier républicain par décret impérial du 9 septembre 1805 (22 fructidor an 13) et le calendrier grégorien reprend effet le 1er janvier 1806.

C’est le poète Philippe François Nazaire Fabre, plus connu sous le nom très calendaire de Fabre d’Eglantine (1750-1794), qui a imaginé les noms des mois en fonction des saisons et des événements naturels ainsi que l’ensemble des jours associés.

Le calendrier Fixe

Il a été proposé en 1849 par Auguste Comte (1798-1857), disciple du comte de Saint Simon, un calendrier qui sans nul doute avait quelques fortes ressemblances avec celui utilisé par les Celtes quelques siècles auparavant.

Ce calendrier comportait 13 mois de 28 jours et les années bissextiles se voyaient octroyé un 29ème jour en Juin.
Le côté pratique était que tout les 1er du mois étaient des lundis et les 28 des Dimanches… En revanche les anniversaires des 29, 30 et 31 des mois et années passés disparaissaient.

De plus, ce type de calendrier ne pouvant plus être organisé en trimestres (ni en semestres d’ailleurs), il fut donc rejeté par les Etats (et l’église) car jugé trop « radical ».

Le calendrier perpétuel

C’est une variante très proche du calendrier fixe, présenté en 1998 par le Russe Piotr Elistratof, il était calculé pour une mise en place au 1er Janvier du 21ème siècle… Raté !

Sources documentaires

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